• Alors voilà.

    Le Papillon est parti bosser, loin, pendant plusieurs jours. C'était jamais arrivé avant.

    Pour que j'en profite bien, la gastro a décidé de s'inviter chez nous, ainis que le sommeil déréglé. C'est vrai, ensemble, c'est plus sympa.

    Notre petit Caméléon, à l'aube de son terrible two, traverse une phase... super chiante particulièrement pénible : opposition, pleurs et autres moments d'autonomie aigüe.

    Le Crapaud, après une phase apaisée aux vacances de la Toussaint, a repris du poil de la bête ! Mais ça va quand même mieux.

    Et moi, je dois tout faire. Et je trouve ça chaud !

    métro boulot dodo

    C'est décidé, j'admire toutes les mamans solos, qui se débrouillent, parfois comme elles peuvent, pour tout gérer...

     

    Hier soir, 1er soir, j'ai a-ssu-ré ! J'ai dit au Papillon au téléphone à 20h "Ca y est, la classe, tout le monde est couché !"

    moon light

    C'était sans compter sur le réveil express du Caméléon 1/2 heure plus tard... qui n'avait décidément pas envie de dormir.
    Ce n'est pas la 1ère fois que ça arrive avec elle, donc je la prends avec moi, finis d'étendre la 3ème lessive de la journée, range la cuisine, remets du bois dans le poêle... et décide de la coucher dans ma chambre, mais dans son lit parapluie, pour être dispo si besoin (et surtout, d'habitude, c'est le Papillon qui se lève la nuit !)

    Au fur et à mesure de l'installation sans-faire-de-bruit du lit parapluie (la chambre du Crapaud est située juste à côté), j'observe que le petit Caméléon, l'air de rien, se déplace petit à petit vers la couette (ma couette), et finit par s'y faufiler comme si de rien n'était.

    Au moment de la coucher, elle me dit un tout mignon "Non..."
    Et la question bête : "Bah tu veux dormir où sinon, Caméléon ?"
    Le Caméléon regarde mon grand lit 2 places d'un air perplexe... je manque d'éclater de rire.
    Je lui dis qu'elle peut s'endormir dans mon lit et qu'ensuite je la mettrai dans le sien.


    J'attends un certain temps qu'elle gigote, tape avec ses pieds se retourne s'endorme.
    Retenant mon souffle, je la prends le plus délicatement du monde, dans le noir complet... et elle se réveille, en hurlant !

    OK, j'allume. "D'accord, Caméléon, tu peux rester avec moi, allez, on dort !"
    J'éteins, elle hurle ! Je rallume. "Ca va aller, tu restes ici, mais j'éteins."
    Elle hurle. Je rallume (ça va durer combien de temps, ce bordel ?!). "Alors, soyons clairs, soit tu restes ici, et j'éteins la lumière pour dormir, soit tu retournes dans ta chambre." J'éteins. Plus rien. Ouf !


    Je ne te raconte même pas le nombre de micro-réveils nocturnes à cause d'un petit pied qui tape, ou d'un je-vérifie-qu'elle-est-là-à-l'endroit-et-qu'elle-va-bien.

    A un moment - je ne peux même pas te dire quelle heure il était - le Crapaud débarque. Merde.

    A trois, la fête est plus folle.

    3hiboux

     

    "Pourquoi elle est dans ton lit, Caméléon ?!"
    "Viens de l'autre côté et tais-toi !"
    "Mais maman, pourquoi elle est là, Caméléon ?!"
    "Purée, viens par là, je vais t'expliquer !"


    Bilan des courses : un Caméléon d'un côté, et un Crapaud de l'autre.

    Entre les deux, un espace fortement réduit, qui me laisse espérer quelques minutes de sommeil difficilement gagné. Vivement le matin.

    Je me rappelle que je n'ai pas mis de réveil. Oh, après tout, tant pis. On se réveillera bien assez tôt. Et si on est en retard, tant pis.

    7h : le Caméléon se lève au milieu du lit et éclate de rire. Au moins une qui a bien dormi (mais qui devrait sérieusement penser à changer sa couche)!

     

    Ce soir, 2ème soir, petit sermon pour expliquer que chacune dort dans son lit et dans sa chambre, car tout le monde doit dormir !

    Quand le Caméléon est prêt à se coucher, un bruit sourd d'avion résonne dans la maison (on est dans un couloir aérien) : panique totale.

    OK, plan B: "Les filles, ça vous dit de dormir dans la chambre de maman ?!"
    Je transporte le lit de chacune auprès du mien, espérant les rassurer de ma présence, et préserver mon sommeil par la même occasion.

    good night sleep tight


    J'avoue, j'aime bien quand on dort ensemble, de temps en temps (sauf que je dors mal).

    Et avec un peu de chance, on va bien dormir, cette nuit.

    On parie ?!

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    2 commentaires
  • Alors voilà.

    Pour ceux qui ne savent pas ce qu'est un AAD, ça veut dire "accouchement à domicile", et c'est donc dans notre maison qu'est né notre Caméléon.

    J'en entends déjà certains qui diront "Mais c'est pas vrai, mais vous êtes dingues ou quoi ?!!"

    Bah non, on n'est pas dingues, on a juste fait le choix d'accompagner cette naissance de façon globale par une sage-femme et de ne pas bénéficier des interventions du milieu médical tant qu'on en avait pas besoin...

    accouchement 1930

    Une équipe de choc, un moment intime...
    Photos archives La Presse (Canada) 1930

    Oui, une grossesse physiologique n'a pas besoin de toute cette médicalisation actuelle, et un accouchement peut se dérouler normalement. Bien sûr, on doit être suivi par une sage-femme (sinon, ça s'appelle un ANA, un accouchement non assisté - voir l'article de la Poule Pondeuse à ce sujet).

    Et, pour ceux qui flipperaient encore, la sage-femme, le jour J, amène du matos à utiliser en cas d'urgence : oxygène, perfusion... de quoi réagir face à un problème pour le bébé ou la maman.

    Et, bien sûr, un transfert peut être décidé à tout moment : si la sage-femme détecte un problème pour le bébé ou la maman, on peut décider rapidement d'être transféré à l'hôpital le plus proche.

    Voilà pour la sécurité.

    1% des femmes accouchent à la maison en France, autant dire que c'est très peu, peu répandu et connu, donc marginal (et qui fait peur !).
    Aux Pays-Bas, ce taux est de 30%, en Angleterre, c'est inscrit dans le système de soins, et en Allemagne existent de nombreuses maisons de naissance.
    Au Québec, les sage-femmes travaillant en maison de naissance proposent souvent un accompagnement en maison de naissance ou à domicile.

    maison de naissance

    Maison de naissance de Blainville, Québec

    Deux choses me faisaient flipper pendant la grossesse : l'absence de péridurale (j'en ai eu une pour le Crapaud), et la possibilité d'être transférée en cas d'urgence (se préparer pendant 9 mois pour finir là-bas !)

    J'ai lu beaucoup de livres (dont "Intimes Naissances", superbe livre rempli de témoignages de personnes ayant choisi l'AAD, de professionnels accompagnant l'AAD...) et je me suis préparée à accueillir cette douleur de l'accouchement (eh, faut pas rêver, on douille quand même, hein !) pour mettre au monde mon enfant.

    Intimes naissances

     

    Et c'est bien là la différence avec mon 1er accouchement : on m'a demandé de pousser et le gynéco m'a accouchée. Pour cet AAD, j'ai laissé sortir mon bébé et nous l'avons mis au monde à deux. Sacrée différence !

    Parce que le papa est aussi énormément mis à contribution lors d'un AAD. Il peut aussi le faire à l'hôpital (si on lui laisse la place), mais les professionnels savent et font. A la maison, la sage-femme ne prend jamais la 1ère place, elle est là pour accompagner, laisser les parents mettre au monde leur enfant. On a vraiment l'impression d'être seuls, paradoxalement. Et aussi d'être les rois du monde !

    photo AAD

    Lyndsay Stradtner, photographe, The Birth Experience

     

    Bref, cette expérience nous a énormément enrichis, notre rôle de parent s'est senti soutenu dès le début (quelle force incroyable !), et notre couple en est ressorti encore plus soudé.

    Pour le récit détaillé de mon accouchement, j'ai été squatté chez une copine, Maman Nature 49, qui a elle-même accouché à la maison il y a 1 mois. Tu peux aller voir par là-bas !

     

    AAD Deux minutes papillon !

     

    En prime, un site sur la production d'un documentaire sur l'AAD "Entre leurs mains", qui expose le contexte en France, et un site plus général sur le Libre Choix de Naissance.

    Entre leurs mains

     

    Au fait, soyons clairs, je ne milite pas pour que chaque femme accouche chez elle !!
    Mais je souhaiterais que chaque femme (et même chaque couple) puisse avoir le choix.

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    13 commentaires
  • Alors voilà.

    Quand on pense à la violence faite aux femmes, on pense viol, agression (sexuelle), violence verbale, excision... et la liste est longue.

    Mais on ne pense pas forcément à la violence faite aux femmes pendant l'accouchement.

    Et pourtant.

    Vidéo d'Amnestia Uruguay sur la violence pendant l'accouchement

     

    Cette violence ne saute pas aux yeux, c'est médical, on fait au mieux quoi.

    Mais pourtant. Quelle violence que tous ces gestes intrusifs, tous ces gestes qu'on n'explique pas à la principale concernée, toute cette douleur qu'on n'entend pas.

     

    Je n'ai moi-même pas subi de violences telles pendant mes accouchements. Mais je me souviens très bien de quelques éléments que j'aurais préféré éviter:

    - l'arrivée du gynéco tel un demi-dieu qui vient finir l'accouchement (c'est vrai, la sage-femme ne sait pas le faire?!),

    - la personne qui me pince le téton pour mettre le Crapaud au sein "Aïe!! Mais c'est comme ça qu'on fait madame!"

    -la personne qui prend mon Crapaud et le laisse pleurer pendant de trop longues minutes pour le peser ("Alors, j'ai mal installé la tare, je recommence...")

    Rien de grave en soi. Mais je m'en rappelle. Et c'est bien dommage d'avoir des mauvais souvenirs rattachés à un si beau moment.

    Difficile de réagir quand c'est un 1er bébé!

    Pour le 2ème, j'étais armée (eh eh, fallait pas venir me faire chier!) et je me suis surtout entourée de personnes compétentes et à l'écoute. Et je n'ai rien vécu de tout ça.

     

    "Comunicar que existe el problema es el primer paso para eliminarlo."

    "Dire que ce problème existe, c'est le 1er pas pour l'éliminer"

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  • Alors voilà.

    La grossesse, l'accouchement, l'allaitement, toussa toussa, c'est trèèèès beau, toussa...

    Mais c'est pas forcément que du bonheur...

    Ouais, je sais, je casse un mythe. Nan, sans blague, tout le monde le sait! Après, il y a celles qui le disent et les autres (les bisounours qui vivent sur une autre planète)

    Donc moi je suis loin d'être un bisounours. Je trouve ça merveilleux (allez, on va jusque là), mais aussi affreux (c'est un peu comme ça la vie, non?)

    Quand je suis enceinte, je vomis tous les jours pendant... plusieurs mois. Et ça, je trouve pas ça glamour du tout.

    Quand j'ai accouché, j'ai retrouvé mon corps au bout... d'un an. Et ça, c'est pas simple à gérer.

    Quand le caméléon était tout petit, il s'est beaucoup réveillé la nuit. Mais moi, j'avais plutôt envie de dormir.

    Bref, c'est merveilleux d'avoir des enfants (et qu'est-ce qu'on les aime, hein, ces affreux!!), mais c'est pas toujours facile.

    Y'a pas à dire, l'arrivée d'un bébé, ça chamboule tout!

                 Corps grossesse

     

    J'ai découvert ce matin cette série d'Arte: Modern Couple, le web doc qui ne fait pas dans la layette, grâce à cet article

    Modern couple


    J'ai commencé par cet épisode et j'ai adoré! Le ton, les vérités, les peurs... la réalité pour beaucoup quoi!

    Père de famille en parle aussi, du point de vue du papa.

     

    Une amie, après la naissance du caméléon, m'avait aussi prêté ce livre:

    L'après-accouchement, tout ce qui vous attend vraiment, de Catherine Sandner, que j'ai adoré!

    L'après-accouchement

    Si certaines femmes (très peu, très peu...) ne changent pas d'un pouce suite à une grossesse, d'autres morflent. C'est la vie et c'est injuste merde

    Autant le savoir et en rire!

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