• Alors voilà.

    J'ai vécu, il y a deux mois, de superbes moments auprès de mes enfants : je les redécouvrais, je m'énervais moins, j'étais un peu sur un nuage...

    zen attitude

    Je réfléchissais aussi beaucoup à ma situation, à mon avenir, à ce que j'allais bien pouvoir faire à partir de septembre prochain ! Et je commençais à prendre des décisions (ce qui n'est pas une mince affaire), et donc à prendre de l'assurance.

    Et puis les vacances et quelques évènements plus tard, la confiance a valsée, le calme avec, et je me suis retrouvée dans une relation très conflictuelle avec le Crapaud. Prise de bec tous les jours, énervement régulier, tout partait en cacahouète !

    crise

    Ensuite, le cercle vivieux : l'animosité entraine encore plus d'animosité, et les moments joyeux peuvent rapidement se changer en moments foireux à cause d'un petit détail.

    Ma volonté de passer le plus de temps possible avec mes enfants en a pris un coup. Comment arranger les choses ?

     

    Et puis on a repris notre rythme, on a retrouvé nos marques, j'ai essayé de passer du temps seule avec le Crapaud, d'accompagner ses demandes du mieux que je pouvais, et aussi de me poser de mon côté.

    Il y a eu cette semaine où je n'ai fait que réfléchir encore et encore à une nouvelle opportunité qui s'offrait à moi. J'ai eu besoin d'en parler, beaucoup, beaucoup, à plusieurs amies. Et le vendredi, en sortant de chez ma cop', j'ai pris une décision. Peu importe où elle m'emmènera, au moins, je suis au clair avec moi-même et c'est ça que je veux.

    prise de décision

    là, au milieu, c'est comme si c'était moi, quoi

    Depuis ce jour, à la maison, le changement a été radical. Plus de cris ou d'énervement en continu. De l'écoute et des rires sont revenus les remplacer.
    Oh, je ne dis pas que tout est rose chez moi, loin de là. Mais c'est fou ce que ça va mal quand on va mal, tout simplement.

    Du coup, j'ai pu me sentir de nouveau prête à assumer ce sacré rôle de maman, dans le calme.

    Et je suis retournée au supermarché musique de films pour annoncer une expédition

    Supermarché

    Seule avec le Caméléon, cette fois-ci. Bon, le timing jouait plutôt en ma faveur : il était 15h, il n'y avait donc que des plus de 70 ans dans le magasin, et le Caméléon, qui avait décidé de faire une grève de la sieste, était plutôt fatiguée et calme.

    A l'arrivée, je me la joue Super Nanny, et je lui redonne les règles avant de sortir de la voiture.

    Super Nanny

    "Caméléon, on va aller faire les courses. Tu vas rester dans le chariot pendant ce temps, et si tu veux un bout de pain, je te le donnerai quand nous aurons fini les courses, dans la voiture. Tu as bien compris ?"

    Le Caméléon acquiesce docilement, et nous voilà parties faire les courses gaiement.

    Lorsque j'arrive au rayon pain, je commence à trembler. Eh, la grosse crise de la dernière fois, je m'en rappelle encore, hein ! Je rappelle que le petit bout de pain, nous le prendrons dans la voiture, et je mets le pain à côté du Caméléon. Elle a presque envie d'y toucher, mais me regarde en souriant yes !

    pain

    Nous passons à la caisse, et allons jusqu'à la voiture. Je l'installe dans son siège auto, et lui donne un bout de pain avec un énorme soulagement plaisir.

    Le tour est joué !!!

     

    J'ai repris beaucoup de temps, surtout avec le Crapaud, à expliquer avant d'agir.

    "Nous allons à la ferme ce soir chercher des légumes, mais nous n'aurons pas le temps d'aller voir tous les animaux comme l'autre fois. Il faudra partir quand je te l'indiquerai, OK ?

    C'est tout con simple, mais faut juste y penser, quoi.

    Certains me diront : Ce n'est pas de la coopération, tu leur imposes juste tes impératifs, c'est tout !

    Ce à quoi je répondrai et ben c'est déjà pas mal !!
    Ce que je veux dire, c'est que c'est bien ça qui est lourd-dingue à gérer dans la vie quotidienne (on en parlait d'ailleurs en atelier Faber et Mazlish) : respecter les horaires, faire les courses et tout le reste.
    Alors si mes enfants peuvent déjà coopérer sur ces impératifs-là sans que chacun passe une mauvaise journée, moi je dis que je suis déjà super contente.

    coopération

    Au délà de ça, on peut évidemment aller plus loin et faire participer les enfants, par exemple.
    Les courses deviennent passionnantes quand on va aussi chercher des choses ! Suivant l'âge des enfants, on peut leur demander d'aller chercher une boîte de maïs, ou d'aider à remplir un sac de poires. Un enfant qui a une action à réaliser ne s'ennuiera pas et sera content d'aider son parent.

     

    Après, l'esprit de coopération peut aussi être développé dans plein d'autres situations.

    Bien vivre ensemble


    L'autre jour, le Crapaud s'amusait à compter le nombre de fois où elle voyait le nom de notre commune sur les panneaux.

    "Maman, j'ai vu 2 fois MachinVille écrit ! On dirait qu'on regarde toutes les deux, et on compte les points, d'accord ?

    OK. J'ai joué le 1er jour. Et puis le 2ème jour, j'ai changé les règles :

    "Tu sais, Crapaud, au lieu de compter les points et savoir qui a 3 ou qui a 4 points, on pourrait jouer ensemble, et comme ça, on aurait plus de points !"

    Le Crapaud a mis un certain temps à comprendre. Elle voulait tout simplement gagner contre quelqu'un... et voir qui gagnerait.
    Finalement, elle s'est prise au jeu, et on a joué ensemble. On a même atteint 10 points, ce qu'on n'a jamais quand on joue seul !

    Le jour suivant, le Crapaud me dit dans la voiture "Maman, on joue ensemble au jeu de MachinVille ?"

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  • Alors voilà.

    Tu le sais, ma vie bascule, ma vie change ! Il y a eu des moments très durs, et je me relève petit à petit.

    Je me relève surtout grâce à mes filles.
    Mon Crapaud, qui se pose enfin un peu et va plus vite que moi dans nos découvertes Montessoriennes.
    Mon Caméléon, plus indépendante que jamais, qui s'affirme et découvre tant de choses nouvelles.

    Je n'ai jamais autant pris le temps de les regarder, de les voir agir, s'énerver, de les accompagner aussi.

    Mes lectures, mes expériences, celles des autres, mes rencontres, tout ça a fait que j'en suis rendue là maintenant. Et j'adore !

    J'ai l'impression d'être leur guide, juste quand il le faut. Je ne crie presque plus. Je répète inlassablement les mêmes choses, hein, ça ne change pas, mais pas du tout de la même façon. Les "laisse ça à ta petite soeur !" se sont changés en "je vois que ta petite soeur n'est pas d'accord", ce qui change tout. Ca ne marche pas du 1er coup, mais au fur et à mesure, le changement est radical.

    Le Crapaud avait la fâcheuse habitude de prendre les jouets des mains de sa petite soeur, qui se mettait alors dans une colère noire. Classique.

    prendre un jouet

    ni vu ni connu

    J'ai répété avec douceur, plusieurs fois de suite, qu'il valait mieux lui demander.
    Un beau jour, le Crapaud court vers moi : "Maman ! Je lui ai demandé gentiment si je pouvais prendre son bébé et elle a dit oui !!"
    Incroyable, le Crapaud semblait découvrir qu'on pouvait demander gentiment et avoir une réponse positive... Je pense qu'elle prenait sans demander par peur d'une réponse négative, tout simplement.

    Voilà où j'en suis.
    Toute action d'un de mes enfants a une explication. Rationnelle ou non, mais il y a très souvent une raison, que nous adultes avons bien du mal à saisir.
    Pour cela, il faut se pencher, se mettre à leur place, ou carrément redevenir un enfant.

    Pourquoi je la regarde vraiment quand elle me dit "maman, regarde" ?
    Parce que je détestais quand mes parents ne le faisaient pas.

    Pourquoi je la laisse manger avec les doigts ?
    Parce que j'adorais ça, moi aussi, et je suis maintenant capable de manger avec des couverts, merci.

    manger avec ses doigts

    Pourquoi elle a le droit de donner son avis ?
    Parce que j'aurais adoré qu'on demande le mien, ça m'aurait peut-être évité d'être si timide petite.

    Pourquoi j'accepte une colère ?
    Parce que je comprends qu'elle soit triste, en colère ou déçue. Moi aussi je le suis parfois.

    Pourquoi je négocie ?
    Parce qu'on prend les décisions ensemble, certaines choses la concernent aussi, même si d'autres choses sont non-négociables.

     

    Récemment, j'ai vu une amie avec son petit garçon de 2 ans. Elle lui parlait avec douceur, lui expliquait les choses, et après lui avoir dit "Tu sais, maman voudrait être tranquille pour discuter, là, c'est important. Si tu ne fais pas la sieste, alors tu joues tranquillement tout seul. Je pourrai jouer avec toi après.", l'enfant en question est allé s'occuper seul.

    J'étais bluffée. Comment un si jeune enfant pouvait-il apparaitre si docile ?

    J'ai fait la même expérience avec le Caméléon quelques jours plus tard. J'avais une réunion avec des amies d'une association, et ce jour-là, pas de sieste. J'ai expliqué les choses de la même façon. Le Caméléon a joué toute seule pendant 1h30.

    C'est ça qui est fort. Une fois qu'on est au clair avec les besoins de l'enfant (non, on ne peut pas demander à un enfant d'être tranquille dans un magasin alors qu'il est midi et qu'il meurt de faim, par exemple !), et aussi avec les nôtres (pourquoi se forcer à jouer avec lui si on n'en a vraiment pas envie ou si on est fatigué ?), tout se fait !

    Bien sûr, il y a des trucs qui aident. Il faudra que je vous reparle des ateliers Faber & Mazlish que j'ai commencé le mois dernier, à ce propos !

    Je te conseille la lecture de l'article "Comment réagir lorsque son enfant pique une colère dans un magasin" de Madeleine Deny, auteur également des supers petits bouquins de parenting, dont "Les colères".

    livre colères

    Et puis, je te rassure, après tout ce beau discours, il y a aussi des choses qui foirent encore, hein.

    Ici, par exemple, ce sont les toilettes qui posent problème. Le Crapaud n'arrive pas à aller aux toilettes/s'essuyer/tirer la chasse d'eau/se laver les mains. Il manque toujours au moins une étape. Je ne désespère pas, on trouvera bien une solution !

    Pour finir, j'avoue tout : oui, mes filles se sont roulées par terre au Super U.
    Ca fait du bien de savoir que ça arrive aux autres, hein, sadique ?

    dragon colère

    C'est arrivé au Crapaud alors qu'elle devait avoir dans les 2 ans (le fameux terrible two...) : je venais de la récupérer tard de la crèche, elle était fatiguée, j'étais pressée, et la pauvre baguette que j'avais achetée a fini jetée par terre par le Crapaud, qui s'est jetée également par terre en se tortillant et en hurlant...
    Ca y est, tu vois bien la scène, là ?!
    J'étais très gênée, je me sentais observée, je me suis dépêchée de partir, ma fille (et ma baguette) sous le bras.

    C'est arrivé aussi au Caméléon, pas plus tard que la semaine dernière (allez, tous ensemble "le terrible two, le terrible two"...).
    J'étais zen, j'étais fun, je suis partie faire quelques courses à 11h30 (ohhh, l'erreur fatale !). Chacune avait son petit chariot, j'ai acheté deux poissons pour remplir les deux chariots, deux boîtes de mouchoirs pour les deux chariots, je sentais que je maitrisais presque la situation. Arrivée devant le paquet de 6 éponges, le doute m'envahit : non, je n'avais vraiment pas besoin de 12 éponges... Le Crapaud me suivit sur ce coup-là (ouf), et elle échangea un poisson contre les éponges.
    Jusque là, tout allait bien, et on était presque rendu à la caisse, presque.

    chariot

    le chariot


    Il manquait le pain. Ce foutu pain qui allait tout précipiter.
    Non seulement le Caméléon voulait manger la moitié du pain là-tout de suite-maintenant, mais elle le voulait dans son chariot (et le Crapaud aussi, tu l'auras compris)
    J'étais devant un dilemne. L'écoute de mes enfants, la bienveillance limitée des autres clients (et leur capacité à entendre des cris et des pleurs), le timing qu'il nous restait (plus on restait, plus la situation était tendue, et en plus, moi aussi j'avais faim).
    J'ai essayé de faire ce que j'ai pu, à dose d'explications, de négociation, de consolation et de bouts de pain découpés. Quand le Caméléon ne pleurait plus parce qu'elle avait le pain dans son chariot, c'était au tour du Crapaud de crier à l'injustice.
    On a réussi à arriver jusqu'à la caisse (re-ouf), et là, nouveau drame : il faut laisser le chariot. Autant le Crapaud, calmée, a pu le faire tranquillou, autant le Caméléon était dans un état non gérable qui rendait équivalente la perte de son chariot à celle d'un membre de son propre corps. J'ai donc pris les quelques courses sous un bras, le Caméléon en mode-anguille sous l'autre, tout en ramenant gentiment ce fucking chariot à sa destination. Il ne restait plus qu'à payer. Passer les articles un par un (oui, la bonne idée, non, la caisse rapide ?), et donc prendre la baguette des mains du Caméléon et refuser de la laisser la reprendre parce que sinon, ça bloque la caisse, sortir sa carte bancaire et finaliser le tout, avec une anguille hurlante qui nettoie le sol de manière relativement efficace.

    colère magasin

    alors, là, soyons clair, la scène est plutôt gentillette

    Ca y est, c'est fini, je récupère mon Camélélon-anguille sous le bras, je sors. Ouf, un peu d'air frais, ça fait du bien quand même !

    Installation dans le siège auto, je tente une phrase d'empathie "Tu avais très envie de cette baguette ?" mais les hurlements se multipliant par 15, je décide d'abandonner. Finalement, les cris auront duré 2'53 et quelques minutes après, le Caméléon, avec encore des larmes au coin des yeux, me fera un énorme sourire.

    Ca m'impressionne à chaque fois. On est dans une situation extrême, j'ai l'impression de foirer un truc et que mon enfant le supporte très mal, et ça finit (au bout d'un moment, quand même) par un sourire.
    Je crois que j'ai l'impression que c'est horrible. Enfin, ça l'est sans doute pour elles, mais disons que je fais de mon mieux. Je gère comme je peux, et c'est déjà pas mal. Après tout, l'important est d'être à l'écoute, non ?

    En tout cas, la différence avec la 1ère fois, c'est que je n'ai pas regardé si les gens me regardaient. Je faisais au mieux, pour mes filles, pour moi.
    Je n'étais pas forcément à l'aise (qui l'est dans ces moments-là ?), mais je savais que je faisais au mieux, en accompagnant mes filles dans cette expérience-là.

    Alors, quand est-ce qu'on retourne faire les courses ?!

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  • Alors voilà.

    Je suis plus présente que jamais auprès du Crapaud et du Caméléon.

    Ca y est, on rentre vraiment dans les activités Montessori, j'ai mis du temps à me lancer !!

    Un petit aperçu d'un moment Montessori partagé entre soeurs, au réveil de la sieste (le Caméléon en body et le Crapaud en robe espagnole !) : une nomenclature d'animaux, faite au départ pour le Caméléon.

    Montessori entre soeurs

    Montessori entre soeurs 2

    Montessori entre soeurs 3

    Le Caméléon associe les mêmes images, pendant que le Crapaud associe l'étiquette-mot correspondante.

    Du bonheur à l'état pur !

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  • Alors voilà.

    Le Papillon m'a fait suivre cette vidéo, qui m'a énormément plu, tant elle parle d'éducation positive, de droit à l'erreur et de confiance en soi.

    "Interdit de se tromper"

    Claire Blondel compare le système français à d'autres systèmes scolaires, et analyse les raisons pour lesquelles il est "interdit de se tromper" en France, ainsi que ses conséquences.

    Régalez-vous !

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  • Alors voilà.

    La réponse est tombée aujourd'hui : dossier non accepté pour l'échange de poste à poste pour le Québec.

    Il y a eu plus de 220 demandes françaises pour 5 dossiers québécois... ah, OK, vu comme ça, y'avait quand même peu de chance !

    Comme je l'avais déjà dit, on avait déjà un peu laissé tomber ce projet, dans cette forme-là, et finalement, cette nouvelle ne fait que nous conforter dans cette idée.

    Ce n'est que partie remise, bien sûr, ce n'était sans doute pas le bon moment, le bon moyen, le bon timing...

    projet

    Alors c'est sûr, on reste là l'année prochaine, avec déjà plein de projets en tête (comment ça, on ne s'arrête jamais ?!)

    Et à nous les vacances cet été quelque part en Europe avec un échange de maison (alors, au choix, on a la Norvège ou la Suède, pourquoi pas les Pays-bas - on adore - ou bien retourner en Ecosse... ) Yes !

    échange maison vacances

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